24/02 Reprendre une entreprise en difficulté, pas si simple

Compte tenu des 700 000 entreprises qui seront cédées d’ici 2030, les opportunités seront nombreuses. Il s’agira de 50 000 TPE, 5 000 PME de 10 à 50 salariés, et, de 500 PME de 50 à 250 salariés. Selon vos capitaux propres et vos objectifs, certaines d’entre elles pourront vous paraitre très alléchantes. Toutefois, même si le taux de reprises manquées se stabilise depuis 2009 malgré un ralentissement notable de l’économie générale, il est préférable d’accumuler le plus d’informations possibles sur la structure convoitée, au risque d’avoir de sérieuses déconvenues dans les mois suivants la cession.

Des experts très prudents sur le sujet
De nombreux experts interviennent dans la reprise d’une entreprise. Avocats, fiscalistes, experts comptables ou encore notaires, parlent d’une seule voix, à savoir éviter, pour les entrepreneurs dont il s’agit de la première reprise, d’acquérir une entreprise en difficulté. En effet, les risques sont nombreux, et, malgré toute la bonne volonté des néo-repreneurs, leur énergie et leurs bonnes idées ne pourront pas à elles seules changer la donne d’une entreprise en difficulté. La problématique est toute autre pour les entrepreneurs chevronnés qui disposent de l’expérience suffisante, et de fonds plus conséquents, pour redresser la barre. Aussi, selon le secteur, il est important de connaitre les tenants et les aboutissants de ce dernier sur le bout des doigts. Parfois, l’excitation d’un prix attractif peut faire perdre de vue l’essentiel aux entrepreneurs en quête de projet, surtout s’il s’agit du premier.

Des fonds souvent plus importants sont nécessaires
Malgré de nombreuses études et autres analyses de la part des experts cités plus haut, rien ne remplace l’opérationnel et le quotidien. Une fois en place, le nouveau dirigeant s’apercevra peut-être de certaines failles qui n’avaient pas été entrevues lors de l’expertise de la société reprise. Comme dans toute structure, il y a toujours des dossiers non dépoussiérés qui peuvent ressurgir à la surface. Parfois les sommes nécessaires peuvent tuer le projet dans l’œuf alors que le repreneur vient d’arriver. Souvent, des licenciements onéreux, et, des emprunts non prévus sont à réaliser pour retrouver une croissance à court terme. Autant de paramètres difficilement quantifiables tant que la reprise n’est pas effective. A ce titre, un repreneur expérimenté sera à même d’investir plus d’argent qu’un novice.

3 conditions pour retrouver la croissance
En somme, dans le cadre d’une reprise d’entreprise, il est dans un premier temps important de pouvoir connaitre les causes qui ont mené la structure à cette situation. Il s’agit là d’une condition sine qua none, pas toujours simple à connaitre. Dans un deuxième temps, il faut s’assurer un rapport de pleine confiance avec les salariés et tous les intervenants (banquier, clients, etc…). Le dialogue reste la clé de voûte d’une reprise réussie. Enfin, il est très largement préférable que le repreneur connaisse le secteur concerné, car son action devra être immédiate et efficace. D’où la nécessité de bénéficier d’un réseau en place performant.