27/03 Des salariés s’associent pour racheter leur entreprise

« Quand notre ancien directeur a annoncé qu’il allait partir à la retraite, un concurrent a fait une offre. Nous savions qu’il ne garderait pas tout le monde. À quatre salariés, nous avons décidé de racheter l’entreprise. C’était le seul moyen pour nous de pérenniser nos emplois », explique Stéphane Rateau, qui est aujourd’hui le gérant de Copy Service System, rue de l’Héronnière, à Nantes.

Gérant, un bien grand mot pour Stéphane Rateau. En effet, cette société spécialisée dans la reprographie et la vente de photocopieurs est en réalité une coopérative. Les trois actionnaires (le quatrième s’est finalement désisté) prennent toutes les décisions ensemble : « Selon ses compétences, chacun a un domaine réservé. Mais que l’on évoque l’achat d’un photocopieur, d’un logiciel, ou d’une assurance, aucune décision définitive n’est arrêtée sans que les autres responsables n’aient été consultés. » Une situation qui n’a jamais rencontré de limites jusqu’à présent : « On se connaît depuis près de 20 ans et on a tous envie que l’entreprise continue à évoluer. »

Ralentir l’activité

Stéphane Rateau l’avoue sans ambages : « Nous avons ralenti l’activité de l’entreprise pendant près d’un an avant la cession afin de provoquer une diminution du prix de vente. » Le stratagème a fonctionné même si, d’après l’expertise commandée par les trois associés, le gérant estime encore avoir acheté le commerce au-delà de sa valeur réelle.

Chaque actionnaire a investi 5 000 euros. Propriétaires de leur maison respective, ils ont néanmoins rencontré des difficultés à obtenir leurs prêts. « Certains banquiers n’étaient pas rassurés par le statut de coopérative », note Stéphane Rateau. Copy Service System est entré dans le groupement des Scop de Loire-Atlantique, qui a conseillé les trois associés au cours de la transmission de l’entreprise. Et qui les suit encore aujourd’hui. Une fois par an, un expert-comptable vient s’assurer que les voyants sont au vert.

Le vrai changement ? Le salaire. « À présent, nous gagnons tous la même somme, sauf notre employé qui n’est pas partie prenante dans le capital. » Les horaires sont également plus souples. Quant à la charge de travail, elle n’a pas varié de manière exponentielle : « Dans les faits, nous avions déjà les rênes de l’entreprise depuis plusieurs années. »